Une culture de l'humus, de l'humilité et de la présence.
Regards vers la culture Warli, située à 150 km au nord de Mumbai, Inde
Voici une culture de l'humus, de l'humilité, de la présence et de l'oeuvre-don, avant que leur art ne soit plus connu, s'internationalise et soit commercialisé. Dans la culture Warli, tous peuvent être artistes tout en restant paysans. Leur activité artistique avec les peintures, leur permet de "relire" ensemble leur culture et les confortent sur la qualité de leur identité. A noter que le dialecte des Warli ne s'écrit pas, il se dessine. L’art Warli, dans les fresques comme dans les peintures, est un art sacré. Les œuvres sont produites principalement entre novembre et janvier, au moment où la terre n’a pas besoin de leurs soins.
L'arbre, pour les Warli est sacré, les offrandes et rituels honorent l'Arbre, symbole de la nature sous la protection des esprits bienveillants Lune et Soleil. Leur respect et leur vénération de la Nature, la simplicité de leur vie quotidienne, leur joie de vivre ensemble, le respect du Sacré et un art vivant et moderne donne à ce peuple Warli une force ancrée dans le rythme de la nature.
Et si ces traditions venaient nous souffler la voie du retour à l'Unité du monde ...
De nos jours, nous sommes connectés à de multiples éléments du quotidien, l'internet nous le permet et l'information traverse les frontières à grande vitesse. Mais le danger qui s'avère de plus en plus réel, peut nous amener à nous connecter en surface et rester à la superficie des sujets, créant peu à peu une culture du surf, de la vitrine ou du miroir ...
L'antidote ou tout simplement le retour à la Vie vécue pleinement, serait de faire le choix d'écouter et de ressentir profondément ce qui nous traverse à chaque rencontre en entrant en relation avec. Même dans notre promenade quotidienne, la rencontre est omniprésente. En ville, une fleur étonnante entre deux trottoirs, un arbre courbé qui raconte une histoire, un banc vide et plus loin un homme qui fume sa cigarette appuyé contre un mur, tout est récit de vie, chaque élément est respiration du monde. A la campagne, la vastitude d'un champ de blé caressé par les vents, une petite route semblant ne mener nulle part, cette moto qui double en faisant trop de bruit à notre goût, le récit du monde poursuit son écriture non pas à l'extérieur, mais en connexion permanente avec notre corps à travers nos sens et perceptions.
Ainsi, ressentir en soi ce que cet Être, ce que cet arbre rayonne et vibre, ce que cette rivière vient m'offrir, me permet de quitter la séparation moi-l'autre, moi-l'arbre en tissant des relations réellement connectées et vivantes à chacune de nos rencontres.
De là, cet Être, ce rocher, cette fleur et cet arbre ne sont plus extérieurs à moi, ils ne sont plus objectivés. Ils deviennent véritablement ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être : un élément du vivant et une essence dont l'énergie de vie vient raviver la parcelle du monde qui me constitue et me traverse à chaque souffle.
Être en Vie devient le plus beau cadeau à offrir à l'Univers.
Et de là,
l'Unité du Monde peut-être rendue à Elle-même ...
Photo © Peinture aborigène "L'arbre de Vie" des Warli (150 km au nord de Mumbai, Inde)
Pour aller plus loin : "Rencontre avec les Warli"