Que d'Êtres en ce moment même réparent le tissu déchiré du monde !. C'est Abdennour Bidar, qui proposait cette formulation : "Réparer ensemble le tissu déchiré du monde", dans le sous-titre de son essai "Les Tisserands" paru en 2018.
Je suis amenée à oeuvrer - entre autres - dans l'espace de la reliance entre citoyen.ne.s et élu.e.s en ce moment et j'entends oh combien les tisserands sont à l'oeuvre. Qu'elles ou qu'ils soient élu.e.s ou citoyen.ne.s, la question n'est vraiment pas là. Quittons le monde de la séparation qui, sans cesse, déchire l'oeuvre qui souhaite se révéler et se créer en catégorisant par des rôles ou des "positions" sociales.
Revenons à notre humanité ...
Regardons un instant avec le coeur ce qui se trame ...
Très nombreuses sont les municipalités et les communes qui ont oeuvré pendant la crise sanitaire afin de faire face, et à présent en post-crise, à inclure, fédérer et offrir un espace pour participer sur leurs territoires. De multiples citoyen.n.es, de tous âges et de toutes générations ont oeuvré et continuent de participer, selon leurs moyens et leur temps, à des initiatives solidaires et citoyennes.
Un réveil des talents et des vocations est en train d'avoir lieu dans l'action et non dans de multiples réflexions sans fin, et au plus près du terrain. Un pouvoir et un plaisir d'agir ensemble se manifeste de façon croissante et s'éveille dans les consciences. Le courage et la volonté font oeuvre d'alliance pour faire face aux difficultés du quotidien. Un souci permanent de fédérer les personnes isolées s'installe, des initiatives d'habitants par quartier et des initiatives publiques s'organisent, la livraison gratuite de repas se poursuit dans certaines communes. La question du "faire ensemble" devient de plus en plus prégnante. Il s'agit à présent de veiller aux habitants "oubliés", voir ignorés, de rassurer, d'accompagner et d'agir vers toujours plus d'inclusion. "Nous avons réussi à faire travailler les associations ensemble", entendons-nous. Enfin, les egos des collectifs, les anciennes formes cristallisées s'ouvrent à l'altérité. "Nous avons invité les jeunes à sortir de l'espace de leur quartier pour s'ouvrir et "apprendre la ville". "Nous oeuvrons pour une démocratie implicative, afin d'aller au-delà de la démocratie participative !".
De ces mots prononcés par des élu.e.s, le "Monde d'Après" n'est pas le lieu de l'expression. Les thématiques du "Monde Présent" sont essentielles et parfois urgentes. Le moment d'accompagner les collectifs sur la vision d'un futur "plus digne et plus juste" comme évoqué par certain.ne.s. est déjà en train d'avoir lieu par des actes et non des promesses.
Marcher sa parole devient le mantra du quotidien. La politique de la cité - même si c'est loin d'être visible (!) - se transforme peu à peu vers plus d'autonomie des habitants à savoir oeuvrer ensemble pour faire face à l'urgence du réel. Pour mémoire, "en Grèce antique, la polis (en grec ancien πόλις / pólis ; « cité » dans l'étymologie latine « civitas » ; au pluriel poleis) est une cité-État, c'est-à-dire une communauté de citoyens libres et autonomes". (Définition Wikipédia)
La question ici n'est pas de séparer les pouvoirs mais bien de libérer la puissance de chacun.e sur le plan humain et d'apprendre à se relier et fédérer nos multiples talents, afin d'oeuvrer pour le bien commun. Entendre les propos de ces élu.e.s est exaltant, enthousiasmant et permet de traverser le poids des informations quotidiennes assénées par de nombreux médias, si tant est que nous y soyons connectés. Sortons, allons à la rencontre des Tisserands, Ils sont nombreux, très nombreux à oeuvrer dans l'invisible. Et puis prenons une aiguille, du fil, et tous ensemble, oeuvrons sur le tissu déchiré du monde, au-delà de certaines toiles rigides et des vents contraires qui peuvent souffler très fort en ce moment, afin de récupérer, ensemble, le fil d'Or de la Merveille de l'Ere du Verseau !.
Photo © Original artworks by Laura Edgar