Pendant que le macadam parisien voit fleurir de nouvelles tentes d'Êtres sans abri à l'approche de l'hiver, je visionne à nouveau "Le sacrément de la tendresse", le film qui retrace l'histoire de Jean Vanier et de l'Arche qu'il a inspiré et créé et de ses nombreuses communautés ouvertes dans le monde.
Ce film (*) est un baume tant il nous offre avec des images simples, le mouvement et la bascule de l'amour de la force à la force de l'amour. Là où dans nos sociétés rongées par la course au succès et au bonheur instantané, soudain l'amour et la tendresse se fraye un chemin à travers l'écran ...
Le voile qui sépare le visible de l'invisible, la normalité de la dite-folie est décidément très fragile et la véritable folie est peut-être à l'endroit même de notre quotidien, sous nos yeux, nous en sommes de plus en plus conscients et témoins selon le regard que nous posons sur "la réalité".
Les dévoilements et déchirements des voiles d'illusions vont de plus en plus vite. Ces mouvements nous demandent d'ouvrir à chaque fois plus notre conscience, d'accueillir, de discerner et d'être bien installé au centre de sa demeure ... Les critiques vont bon train, les bascules entre j'aime / j'aime pas, je soutiens / je ne soutiens pas. La séparation s'intensifie ici et là parfois de façon particulièrement agressive et en parallèle les coeurs et les consciences s'ouvrent.
Magnifique mouvement d'une chrysalide en train de craquer de part et d'autre !
Saurons-nous finalement embrasser et relier les deux facettes de la même pièce ?
Réussirons nous à accueillir l'endroit et l'envers de cette grande pièce du monde en laquelle nous sommes tous engagés ?
Arriverons-nous à englober sans séparer, à discerner sans rejeter, à avancer sans perdre notre capacité à ouvrir ce troisième espace incluant les visions duelles ?
Joli mois de la Balance ! 🙏
(*) "Jean Vanier, Le sacrément de la tendresse", en location VOD sur le site de Jupiter Film.
